Nous avons parlé communication digitale et social selling dans le cadre du programme Social Media Expert

Comment sommes-nous passé de collectif de freelances à agence de communication spécialisée sur le digital ? J’en ai parlé avec Emmanuelle Patry, fondatrice de l’organisme de formation Social Media Lab. Clap 🎬 !

Par Julie Arnaud
Publié le 23/11/2022

Emmanuelle - SML : Comment es-tu passée de freelance à directrice d'une agence ? Quelles ont été les différentes étapes ?

Julie - la bise : J’ai démarré ma carrière en agence de publicité en 2011 et j’ai souvent déploré le fait que l’on monte des équipes en fonction de leurs disponibilités et leur planning. Pourquoi ce ne serait pas d’abord pour leur affinité personnelle avec un sujet, leur vision, leurs idées, leur expérience ? 

Lorsque j’ai été amenée à travailler avec des freelances (c’est-à-dire quand toutes nos ressources internes étaient bookées), j’ai tout de suite adoré la qualité de la relation, des livrables et de l’expertise. Je me sentais en confiance ! 

Il y a 5 ans, j’ai donc créé un modèle d'agence de communication hybride avec Julien Marcel. On a démarré par un collectif de freelances représenté par une marque, la bise, et nous avons ensuite créé une société pour nous représenter, fonctionner, prendre des bureaux, assumer des frais, communiquer, se développer, etc..

Nous construisons des interactions collectives qui produisent de la valeur à travers une compréhension fine des besoins et nous choisissons et pilotons les ressources les plus pertinentes et motivées, les projets qui nous parlent, et sommes garants du résultat.

On choisit aussi nos créatifs en fonction d’un élément essentiel comme le ton de la marque ! Par exemple, la petite dernière du groupe Pierre & Vacances, le site maeva.com, propose de louer des hébergements de vacances. Nous avons été sollicités pour gérer leurs réseaux sociaux et réécrire tout le tone-of-voice. Humaine, avec une forte culture “tout sourire”, et un goût prononcé pour les blagues en tout genre, c’est tout naturellement que nous nous sommes tournés vers l’ancien creative manager d’Innocent, Romain, avec qui j’ai fait mes études et qui se trouve être la plume parfaite pour ce client. 

On sort effectivement des logiques de croissance traditionnelles. Travailler avec des freelances (souvent seniors de surcroît) est moins rentable que d'embaucher des salariés parce qu’il est plus compliqué de passer à l’échelle. On a donc une croissance lente et organique, mais notre indépendance nous permet de régler notre curseur en matière de rentabilité. On ne veut pas qu’elle se fasse au détriment de la qualité de notre travail. Et malheureusement c’est souvent ce qui se passe dans les grosses agences traditionnelles (clients déçus, turnover important, burn out, dérives type harcèlement qui se retrouvent sur @balancetonagency et j’en passe !).

Disons que ce n’est pas la course au chiffre d’affaires et au profit qui a motivé notre envie d’entreprendre. Plutôt l’envie de travailler à un rythme qui nous convient et qui nous laisse (vraiment) le temps de réfléchir. C’est ce qui nous permet de vivre sur une majorité d’inbiz, de fidéliser nos clients et d’avoir des retours positifs qui nous boostent ! Et la boucle est bouclée : on s’épuise moins sur du newbiz (physiquement et financièrement) avec des appels d’offres souvent mal cadrés et interminables. 



Emmanuelle : Vous proposez des prestations de social selling d'un niveau très avancé, est-ce que tu pourrais expliquer en quoi ça consiste ? 

Julie : Oui, on est de plus en plus sollicités par des dirigeants et équipes commerciales qui croient à la puissance des réseaux sociaux pour développer leur business. Des plateformes comme LinkedIn, Twitter, Facebook ou Instagram se révèlent être des partenaires de choc (et oui, il n'y a pas que LinkedIn…).

Le social selling, c’est l’art d’automatiser sa prospection B2B par e-mail et sur les réseaux sociaux. Il existe des outils comme Waalaxy (🇫🇷) qui permettent de définir des scénarios avec des séquences de messages et des interactions sociales automatisées. Surtout ultra-ciblées. 

On peut compléter ce scénario de prospection par des actions qui vont permettre d’enrichir sa base de prospects et générer des leads qualifiés : scraping, webinaires, livres blancs, campagnes sponsorisées, landing pages, personal branding, etc.

Toutes ces actions sont minutieusement orchestrées pour créer un tunnel de conversion. Elles convergent vers un but ultime : décrocher un RDV pour comprendre les problématiques de son prospect et lui faire une proposition commerciale.

Nous accompagnons nos clients en conseil ou en formation sur ces sujets.



Emmanuelle : C'est une prestation que peu de freelances proposent aujourd'hui, à ton avis pourquoi ? Peux-tu nous donner quelques idées de prestations que les freelances peuvent proposer pour accompagner leurs clients ?

Julie : On voit quand même de plus de plus de freelances démarcher des dirigeants de PME sur LinkedIn pour développer leur business et leur visibilité. Ce sont souvent des “Growth hacker” qui abusent un peu trop de l’émoji fusée (rires) 🚀 ou des « Je vous aide à générer du CA », « Je booste votre croissance », etc. Mais en effet, ils sont plutôt jeunes, sortis de start-ups qui usent de ce genre de pratiques pour faire de l’acquisition client ou développent des outils permettant l’automatisation justement. Ce n’est peut-être pas encore super répandu parce que la pratique est récente et qu’il faut s’armer de temps, de résilience et d’expertises pour avoir des résultats 



Emmanuelle : Le conseil pépite que tu peux offrir ici aux social media managers et aux consultants qui veulent passer de freelance à directeurs d'agences comme toi ?

Julie : Le conseil pépite pour moi c’est de bien prendre la mesure que ce sont 2 métiers différents ! Chez nous, ça a été une suite logique mais ce sont en réalité des métiers radicalement opposés  :

  • Etre freelance, c’est travailler pour soi + être focus sur son expertise

  • Etre directeur.rice d’agence, c’est travailler pour une société + être focus sur ses expertises + avoir une vision stratégique + gérer l’administratif et la comptabilité + gérer la communication + gérer le commercial + surtout manager des gens.

Il faut vraiment aimer manager, ce n'est pas facile. Quand on dirige on est très contagieux, des bonnes et des moins bonnes vibes. Donc si on n’a pas vraiment envie de se mettre au service du collectif et d’être animé.e par ce mode de pensée au quotidien, mieux vaut rester freelance et travailler en solo (ce qui est très bien aussi, on est juste tous différents et il faut savoir se connaître).

Je conseillerais aussi d’éviter de se lancer seul. Je pense que la clé réside dans le fait de trouver l’équipe parfaitement complémentaire pour se répartir les tâches de la création d’une société. Il ne faut pas non plus hésiter à investir un budget dès le début pour structurer sa communication et son développement commercial. Je conseillerais d’ailleurs de déléguer ce travail plutôt que de se former, car les dirigeants n'ont finalement que peu de temps à y consacrer et le but est d’avoir des résultats rapidement pour rester motivé. Il faut penser long terme, toujours :)



Emmanuelle : Si on veut se lancer sur des prestations de social selling, par quoi tu suggères de commencer ?

Julie : Le social selling inclut un mix de différentes compétences donc je pense qu’un freelance qui a déjà été sales dans une entreprise peut se permettre de proposer des prestations stratégiques et opérationnelles. Mais il devra s'entourer d’autres talents : par exemple un ads manager freelance pour diffuser des campagnes lead gen ou un graphiste freelance pour produire les contenus magnet (webinaires, masterclass, livres blancs, infographies, etc.).


A propos du Social Media Lab

Cet organisme de formation accompagne les professionnels de la communication qui veulent développer leur activité. Il a été créé par Emmanuelle Patry, consultante formatrice en stratégie et marketing appliqués aux réseaux sociaux. Elle a obtenu le label consultant formateur agréé en 2020 (ICPF). J'ai aussi travaillé en tant que responsable marketing digital pendant 7 ans au sein de grands groupes (Groupe M6 et Lagardère Active). Social Media Lab a formé plus de 100 élèves depuis 2020. + d’infos : https://www.socialmedialab.fr/

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