10 CONSEILS POUR MAÎTRISER L'ÉCO-CONCEPTION DE VOTRE SITE INTERNET

En 2012 (il y a 10 ans donc), l’ADEME (l’agence publique de la transition écologique) et le Cigref publiaient un guide pour aider les DSI à mesurer précisément leur empreinte carbone et identifier les domaines de progrès. On parlait donc déjà de Green IT et de numérique responsable.

Par Julien Marcel

Publié le 29/06/2022

Aujourd’hui, il y a urgence : Internet émet 600 M° de tonnes de CO2 dans le monde par an (soit 127 A/R Paris-New York par jour tous les jours pendant 364 ans) et le GIEC recommande de diminuer de 90% nos émissions sur les 5 prochaines années.

J’en parle avec Mon Site Vert, un CMS green qui a démarché l’agence et qui nous a séduit 🙃

La première chose qui m’a interpellé lors de mon échange avec David et Emma, ce sont ces chiffres plutôt alarmants :

  • Si Internet était un pays, il serait le 3ème plus gros consommateur d'électricité au monde derrière la Chine et les Etats-Unis (1500 TWH par an)

  • Au total, le numérique consomme 10 à 15 % de l'électricité mondiale, soit l'équivalent de 100 réacteurs nucléaires

  • 20 millions : c’est le nombre d'arbres nécessaires pour absorber tout le CO2

  • Les émissions de CO2 n’ont fait qu’augmenter ces 20 dernières années et devraient doubler d’ici 4 ans 

Ensuite, j’ai compris que le digital responsable ne tient pas qu’aux sites internet mais à l’ensemble de l’environnement dans lequel ils évoluent. Comme pour tout secteur, la consommation énergétique intervient à différents maillons de la chaîne dont nous devons comprendre le fonctionnement : 

1. Les requêtes

Ce sont effectivement l'ensemble de nos actions sur le web qui vont consommer de l’énergie. Les requêtes que l’on envoie lorsque l’on fait une recherche sur Google, lorsque l'on clique sur un bouton ou que l’on charge une page consomment de l’énergie, essentiellement une énergie fossile produite à partir de pétrole, donc une énergie carbonée qui contribue directement au réchauffement climatique.

Plus une requête pour charger une page est lourde et riche en éléments, plus elle consomme de l’énergie. Et plus elle va avoir besoin de serveurs gros et puissants pour stocker la donnée. 

2. Les serveurs d’hébergement

Lorsque l’on clique sur un lien, on envoie une requête à un serveur qui est souvent au bout du monde donc elle va mettre quelques secondes à partir et consommer plus d'énergie que si elle était envoyée à un serveur local. Aujourd’hui, toutes les données sont stockées aux mêmes endroits et ce n’est pas forcément bon pour la planète. Amazon web services (AWS) reçoit par exemple tellement de requêtes par jour que ses data centers surchauffent et ont dû être placés sous les océans pour les refroidir. Ce qui revient à installer des radiateurs dans nos océans, à l’heure où tout le monde s’accorde sur le fait qu’il faut arrêter ce genre de pratiques.

Plutôt que de réparer, l’idée serait de consommer le moins d'énergie possible par rapport à ce que la planète peut renouveler chaque année.

En parlant avec Mon Site Vert, j’ai compris que l’on émettait du CO2 pour créer ces serveurs et pour les alimenter en énergie. Le simple fait de faire appel à des petits serveurs locaux et résilients (les “raspberries”) permet de consommer beaucoup moins d’énergie et de fonctionner simplement grâce à des énergies renouvelables comme le solaire. On peut aussi utiliser des serveurs produits avec des composants qui ne viennent pas d’Asie (qui eux-même consomment de l'énergie carbonée dans leur conception et leur transport). Mon Site Vert recycle par exemple des batteries de Nissan Leaf pour faire tourner ses serveurs. 

Être responsable, c’est finalement passer de la high-tech à la low-tech, en essayant presque de faire du home made et en se disant que la simplicité a du bon 😊

3. Les sites web

Évidemment, la décarbonation du web passe aussi par l’optimisation du code et des contenus d’un site. Comme pour toute question écologique, il faut revenir à ses besoins fondamentaux et aller à l’essentiel : 

  • Posez-vous d’abord la question de est-ce que vous avez besoin de mettre ce contenu là, à cet endroit là, dans cet état là ? (ex : “Je veux ma vidéo en 4K sur ma home page et qu’elle tourne en boucle”. Demandez-vous d’abord si c’est vraiment essentiel à votre communication :))

  • Ne chargez pas des images qui font 5 ou 30 Mo. On peut les réduire et les compresser sans voir la différence à l'œil nu.

  • Surtout, gardez bien en tête que l’essentiel des visites se font sur mobile donc il faut que les contenus chargent vite pour éviter les rebonds, ce qui n’est pas le cas avec des contenus HD extrêmement énergivores !

  • Réduisez aussi le nombre d'animations et d'effets parallax qui pèsent lourd sur vos pages. Préférez plutôt des animations en .svg simples et efficaces !

  • Enfin visez un site bas carbone. Viser le zéro carbone n’est pas forcément ce qui vous rendra heureux et le plus copain.ine avec l’éco-responsabilité. Autorisez-vous bien sûr un site qui vous fasse plaisir, faites simplement les bons choix et mettez les priorités aux bons endroits 

Un site léger permet tout simplement de pouvoir rester avec un petit serveur, qui fonctionne au vert et pas au carboné, au sein d’un parc qui lui même stocke un maximum de sites par serveur et optimise donc sa taille et sa consommation énergétique (pfiouf, ça en fait de la gymnastique mais vous comprenez l’idée n’est-ce pas ? 😇)

Pour tout savoir et bénéficier des meilleurs conseils, lisez le livre “Eco-conception web : les 115 bonnes pratiques” (ed : Eyrolles). Vous deviendrez incollable sur la question ! 

Notre mission en tant qu’agence : lever les freins ! 

La conduite du changement est souvent le frein principal à la mise en place de sites verts car bon nombre d’entre nous sont déjà familiers à Wix ou Wordpress ou nos propres outils. Ils sont pourtant conçus sur les mêmes bases, il n’y a aura donc pas à ré-apprendre à se servir des back-offices ou à se re-former sur une durée qui vous paraîtrait démesurée. 

Autre crainte que nous voulons lever : un site éco-responsable n’est pas moins beau ou moins performant qu’un site traditionnel. Pas d’inquiétude, vous ne reviendrez pas 10 ans en arrière ! Il existe des solutions techniques que de nombreux intégrateurs responsables et engagés connaissent.

Côté budget, devenir vert ne coûte pas plus cher ! L’utilisation du CMS Mon Site Vert coûte par exemple 25€ / mois (hébergement inclus), ce qui est largement dans les prix du marché par rapport à un site Squarespace ou Wordpress.

Au-delà de ces freins, le problème de la pollution sur Internet c’est qu’elle est invisible. Aujourd’hui trop peu d’acteurs ont compris qu’il y avait un enjeu urgent à l’échelle des sites web. Cet article a donc été conçu pour évangéliser et faire en sorte que les projets mettent moins de temps à se mettre en place (entre 6 et 12 mois pour Mon Site Vert). D’après le GIEC, il nous reste 2 ans 1⁄2 pour maintenir la hausse des températures sous 1,5°C. Nous n’avons donc que peu de temps 😊

À propos

Mon Site Vert est un projet qui a vu le jour avec d’un côté Webaxys, data center basé en Normandie et FTEL, un éditeur de solutions web. Fin 2020, ils ont créé le numérique responsable car ils se sont aperçu qu’ils évoluaient dans un secteur ultra polluant et qu’ils souhaitaient (vraiment) passer à l’action. Après avoir rejoint le mouvement Time for the Planet, ils ont fait évoluer leurs solutions en créant un CMS ultra-optimisé et un serveur green qui gèrent ensemble le moins de requêtes possibles.

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